Critique 6 : La Trahison du Citoyen Fouché - Patrick Guichet L12

Dernier avis de la journée, on se retrouve dans deux jours si vous le voulez bien. Après un peu de Fantasy et de Science-Fiction, je vous propose de revenir dans le monde réel avec un roman historique !

Résumé du livre : 
Nevers, mars 1806.
Que cherche le mystérieux individu qui s’introduit subrepticement dans des églises abandonnées, devenues biens nationaux sous la Révolution ? Existe-t-il un lien avec l’œuvre de déchristianisation entreprise par Fouché quand il était représentant en mission de la Convention dans la Nièvre ? C’est ce que le lieutenant Tellier de la gendarmerie impériale doit impérativement élucider. Au risque de démontrer l’implication du ministre de la Police ! Bien qu’il ait été chargé de cette enquête par l’empereur en personne, Tellier pourra-t-il la mener à son terme ? En effet, Napoléon est alors engagé dans un projet diplomatique de grande envergure. Des ministres comme Talleyrand ou Fouché lui sont alors absolument indispensables. D’un côté le droit et la Justice, de l’autre la raison d’État… Qui triomphera dans cette France postrévolutionnaire qui cherche à se construire sur de nouvelles bases ?

Je vais commencer par féliciter l'auteur car d'après ce que je sais, il a fait les illustrations qui sont dans le roman lui-même et elles sont incroyables, donc bravo (celle du début qui représente l'église est nul doute ma favorite) ! Pour ce qui est du récit = le vocabulaire est approprié à la période (dans la mesure du possible, je me doute capable de lire un roman en ancien françois). Le rythme est fluide, les descriptions sont précises et rendent bien l'image que l'auteur souhaitait nous donner (ce qui, pour quelqu'un comme moi qui a besoin de tout voir visuellement quand elle lit, est un bonheur). Nous découvrons donc la jolie ville de Nevers en l'an 1806 avec un drôle d'individu qui s'introduit dans les églises... Mais pourquoi ? C'est ce que le roman nous dira.

Est-ce que j'ai eu peur, en commençant le récit, de tomber sur un roman historique aux mots compliqués et à l'histoire rébarbatives ? Oui. Je l'admet. Rien que de voir "déchristianisation" dans le résumé, j'avais déjà une certaine appréhension. Et j'ai été très, très agréable surprise ! Le roman est tout à fait lisible (heureusement, me diez-vous) et surtout, il est très intéressant ! Il fait passer des idées et des concepts parfois compliqués grâce à des actions ou des illustrations judicieusement choisies. Il fait de l'Histoire une histoire, avec des personnages concerts, des intrigues réelles et un sens du suspens brillant. Est-ce que pour autant, je peux le recommander à tous ? Non plus. Je pense qu'il faut tout de même apprécier les romans historiques pour être entraîné dans cette histoire sans décrocher au bout de vingt pages. Pas parce que c'est pénible ou quoi, mais simplement parce qu'on sent la passion de l'auteur et son envie de nous transmettre des choses qu'un public non-habitué pourrait ne pas voir ou comprendre, rendant la lecture plus fade.
L'auteur mélange en plus personnages réels et fictifs, nous permettant de nous plonger dans son roman sans forcément avoir une connaissance historique parfaite de la frise des événements. Il y a également un glossaire à la fin du roman pour vous permettre de retrouver le vocabulaire un petit peu plus pointu que vous n'auriez peut-être pas compris lors de votre lecture. Je sais que j'ai parfois tendance à recommander des romans très "enfantins" pour certains et donc j'ai moins l'occasion de tomber sur des romans aussi pointus à analyser, mais j'ai adoré me plonger dans cet univers !