Je ne suis pas trop fleur,
Bleue, verte, rouge, blanche,
Mais celle-ci, quand mon esprit l'effleure,
Me procure une douceur franche.
C'est mon côté optimiste,
Ah, c'est drôle,
Adieu mon amie pessimiste,
Je construis mon nouveau rôle.
Je suis rarement tournée vers le soleil,
Tu as raison,
Mais cette fleur l'est même au réveil,
Et m'apprendra à regarder l'horizon.
Peut-être que ce n'est qu'une fausse promesse,
J'ai été bercée avec des illusions,
Je ferai mieux de rester auprès d'Hermès,
Lui qui me conduira dans les flammes de toute cette confusion.
En attendant que je ne fane,
J'irai récolter les rayons de ma liberté,
Perdue dans cette fausse savane,
Loin de mes idées déconcertées.
Un tournesol,
Qui m'éloigne du fracas,
De ma tête contre le sol,
Souris pour apaiser mes tracas.

Un pétale.
Pour oublier que cette pente on la dévale.

Deux pétales.
Pour éloigner le fait que tu m'avales.

Non, elle ne se déracinera pas
Même si l'orage gronde...

Elle ne servira pas d'appât
À ces drôles d'âmes vagabondes.

Cinq pétales.
Avant que son amie ne détale.

Six pétales.
Nombre consommé de cachets pour finir à l'hôpital.

Elle est forte ma fleur
Quoi que tu en dises.

Et non ce n'est pas un leurre
Que tu peux détruire à ta guise.

Neuf pétales.
Qui m'est vital.

Dix pétales.
Qui me paraît capital.

Je sais que tu la fais souffrir
Mais ce n'est rien.

Une épine trainée finira par t'offrir
Un séjour loin du bien.

Treize pétales.
Aussi froids que le métal.

Quatorze pétales.
À l'allure digital.

La fin d'un tournesol,
Que je n'ai jamais vu de près.

Qui n'est jamais dans l'ombre d'un parasol,
Et c'est ce qui me plaît.

S.