De la survie…
 
Une souffrance à partager
Je l’ai trouvé, celle à qui je peux parler
Le rendez-vous est fixé
Autour d’un café, je commence à me confier
 
Il faut que j’en parle, que je le dise à quelqu’un
Que j’aime les gens du même sexe que le mien
Impossible, autour de moi
Personne ne comprendra
 
Elle comprend, ne me juges pas
Vers le CAPAS, elle m’orientera
Ils t’aideront ne t’en fait pas
Si elle peut, elle viendra avec moi
 
Elle n’est pas disponible
Le choix me revient
Y aller seule ou continuer mon chemin
Cela ne peut pas être si terrible
 
Commencer une thérapie sur un mensonge
Dans ma vie, dans mes pensées on plonge
Les psys c’est pour les fous
Non, ils sont là pour nous
 
Quelques mois de thérapie
Avant de m’envoler pour une nouvelle vie
Entre galère et sourire, je réussis
Un travail, un appart, des amis, la même psy
 
Canulars, artifices, tromperies
Rien ne va, je me tais, je souris
Dans ma tête, tout est mélangé
Comme les cachets et le rhum que je viens d’avaler
 
Hospitalisé, un repos bien mérité
Ma psy gère du mieux qu’elle peut
Choisir d’aller mieux
Elle ne peut plus me suivre de loin, tout doit s’arrêter
 
Diplôme en poche
Retour à la maison
Amour, relation
Je ne reste qu’une gosse
 
Séparation, tristesse, dépression
Eau, somnifères, je suis fatigué
Personne ne le voit, je ne suis pas seule à la maison
Ne pas marcher droit, tout vomir, retourner me coucher


À la vie
 
Retour à l’hospital
Je sais que je vais mal
Les questions affluent
Silence, je n’en peux plus, je ne veux plus
 
Réveil, douche, petit-déjeuner
Médicaments, clope, libre matinée
Déjeuner, fumer, écrire, repas, dormir
Les jours passent, je ne retrouve pas le sourire
 
Sous le kiosque, ennui totale, je l’entends
« Bonjour », je me tourne, c’est elle
Imaginez mon contentement
Je vais de nouveau m’adresser à elle
 
Rencontres, discussions, distractions
Reprendre du poil de la bête
C’est fini la dépression
Valérie, pour sortir, je crois que tu es prête
 
C’est loin d’être finie
Au CMP, je dois continuer un suivi
C’est le jour J, le jour de ma liberté retrouvé
Heureuse mais qu’est ce qu’elle va me manquer
 
Nouvelle psychothérapeute, malaise
Ne pas se sentir en confiance
Ne pas se sentir à l’aise
Retourner voir celle qui mes blessures panse
 
Convaincu, retour au centre médico-psychologique
Me laisser le temps de m’adapter
Je reste sceptique
J’y suis arrivée, je me sens en sécurité
 
J’ai mal lors de ces absences
Je ne me sens bien rien qu’en sa présence
M’écouter, m’aider, me conseiller, m’orienter
Le seul endroit où je me sens vraiment libérée
 
Cinq ans après
Nos séances doivent s’arrêter
À mon grand regret, je n’ai pas envie de la quitter
Il le faut pour que je puisse avancer
 
Elle m’a rendu mes émotions
À fait fondre le mur de glace qui m’entourait
M’a apporté tellement de considération
Mon chemin est loin d’être terminé
 
Mais si je peux dire une chose aujourd’hui
C’est bien que ces femmes m’ont sauvé
Elles ont fait partie de ma vie et l’a littéralement changé
Je n’aurais jamais assez d’une vie pour les remercier.


Marie Val