«  FOLIE » 


Jeu de notes , je dénote , je renote , je surnote , je note enfin un refrain que sifflote un lapin qui sirote du raisin et complote au jardin puis grignote des carottes , ses quenottes vont bon train car il est musicien .
La musique , petiote , l’a prise par la main et lorsqu’elle grelotte , dessous sa redingote, il lui fait un câlin.
La musique est ainsi , reine ou mendigote , dans chaque chose elle vit .
           « Fou ! celui qui peut croire la garder , elle s’enfuit »

Au désespoir d’un bémol , chante ainsi la clé de sol , à tue-tête , oubliée sur le piano , la pauvrette , sur le dos , par un distrait accordeur qui passait . 
A côté oublié par le même hurluberlu , git un trousseau qui est tout penaud : “ Avoir le don d’ouverture ,à quoi bon ! si il n’y a pas de serrure à l’horizon ”
Envahi par l’injustice de son sort , il défie la cantatrice de sa voix de ténor .
      Jeu de chevillettes , je pénètre , je pirouette , je crochète , je tourne enfin….j’ouvre la porte sur un poulain qui tripote un coussin , qui gigote de l’arrière-train et capote enfin…..puis rebelote, ses sabots vont bon train car il est épicurien.
Le plaisir il le cote de un à vingt et ce n’est pas une porte ouverte sur lui qui le marri , il aime trop la vie , partout elle s’épanouit .
      « Fou ! celui qui peut croire l’emprisonner , elle s’enfuit »


Content de sa chorale de clés en métal , il regarde aux alentours , là , au détour d’un fauteuil courre une clé des champs .
Elle n’a pas le temps, elle doit dégripper tant de verrous , un boulot fou ! mettre la clé sous la porte en dernière solution .
Elle est tombée de la poche de l’hurluberlu quand il a sorti la main pour jouer sur le piano , posant son trousseau qu’il a oublié .La chansonnette …elle la connaît !
         Jeu d’aventure , elle dure , elle perdure, elle fissure le désespoir , elle murmure qu’un soir dans la ramure , dans le noir ,un oiseau blanc , un espoir…….elle rassure , elle assure que demain s’achèvera le chagrin, ses rêves vont bon train, elle joue à l’Arlésienne car elle est magicienne.
Elle vous prend par la main pour fuir, s’enfuir loin du quotidien, dans un champ où´ fleurissent des brassées d’oublis , ou l’on rit .
                     « Fou ! celui qui s’y fie , on la gomme elle survit »


C’est peut être lui qui l’a prise ? l’hurluberlu du piano , qu’il n’a plus besoin de trousseau , ni qu’on lui donne le La ou le Sol .
Je ne peux pas vous répondre car il y a bien longtemps que j’ai perdu la clé de ma raison .
La clé de mes élucubrations est peut être dans les notes du psychiatre qui pianote en m’écoutant .
Le trousseau va bon train . 
                   « Fou ! celui qui le suit . »


- “ clic-clac ” la clé …et la porte se referme .
Une chambre, des murs blancs , une fenêtre grillagée , le silence ……oubliée sur le sol , invisible , chante une clé…
                   Jeu de chimères , un naguère qui s’enroule comme une sphère dans les limbes de la mémoire …dans cet enfer une lumière , un espoir fou , un rendez-vous à Cythère .


                  Jeu de batailles , je tressaille , tout m’assaille , je déraille , un épouvantail , une muraille , une faille……by-by ……je me taille .. je m’entaille les poignets .




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