LE GRAND AMOUR
 
Quand on court, on court
Après le grand amour,
Il n’est pas toujours sourd
Et nous prend quelquefois de court.
 
Il s’habille de hasard
Pour nous surprendre quelque part
Nu et sans fard
Au détour d’un regard.
 
Prévu au coin de la rue
Il surgit impromptu
Non pas comme on l’aurait cru
Mais plutôt dans un coin perdu.
 
L’espérer c’est attendre
Vouloir se laisser surprendre
Par des yeux tendres
Vouloir de lui tout apprendre.
 
On le voit dans nos rêves
En belles images brèves
Souhaitant que rien ne nous l’enlève
Avant que la nuit ne s’achève.
 
Et lorsqu’on l’a enfin trouvé
Comme descendu des cieux
Il devient notre bien le plus précieux
Et nous ne cessons de le couver.