La science est intrigante. On se pose des questions et on essaye d’y répondre. On fait des expériences tous les jours. De la science de la vie ou de la science biologique. C’est la même chose. La science de la vie est celle que l’on pratique au quotidien. Surtout lorsqu’on fait des expériences. Sociale ou non, ce n’est pas grave. L’important est d’essayer.
 
Après, tout ce n’est qu’un essai pour voir ou cela mène. On peut y arriver dans n’importe quel domaine. La science biologique est quant à elle une science plus complexe. Il s’agit cette fois de trouver une solution a un problème existant depuis des décennies parfois.
 
La science n’est pourtant pas présente ici. On ne parle pas vraiment d’expérience scientifique. Ce n’est qu’une expérience de la vie. La jeunesse en fait faire des tonnes.
Quel que soit l’âge on en fait pleins. Il n’y a pas vraiment de période. On découvre son corps en faisant des expériences par exemples. C’est comme mélanger deux produit ensembles et voir la réaction qui se produit. On ne s’attend pas forcément à la réaction qui arrive.
 
Une jeune fille va en faire les frais. Une expérience de la vie qui ne se fini pas bien. Bilie n’a que seize ans au moment de cet accident tragique.
Il n’est pas question pour elle de ne pas vivre sa vie. Ce n’est pas dans sa conception des choses. D’autres personnes le font pourtant, mais pas elle. Sa mère lui interdit bien des activités, mais, ça ne l’empêche pas de les faire.
Pensant que c’est bon pour elle.
 
La jeune fille ne réfléchit pas aux conséquences de ses actes. Arrivé au lycée, Bilie cherche une activité extrascolaire à faire. Il n’est pas rare d’en pratiquer pour occuper ses après-midi. Et c’est une bonne façon de faire des rencontres. Elle est nouvelle dans son école et elle ne veut pas rester seule. Les filles ont l’air sympas en plus. Une passion pour elle, la musique. Elle passe son temps à chanter dans sa chambre à l’abri des regards.
 
Disons qu’elle manque de confiance en elle. Ce n’est pas peu dire. La confiance est au niveau zéro. Jamais elle n’a osé se produite en public. Cette fois-ci, c’est différent. Elle pense pouvoir être en mesure d’affronter sa peur du jugement et des autres. Elle sait que trop bien ce dont peuvent être capables des filles qui n’en n’aiment pas une autre. Ce n’est pas sorcier à deviner.
 
Le lendemain de la rentrée, sont affiché les clubs qui proposent d’adhérer. Selon les groupes, il y a une sélection. Celui de chant par exemple se fait sur concours. Enfin un genre de concours. Le but reste, de s’amuser.
 
Bilie ne sait pas trop. Elle hésite. « Je le fais ou non ? », « je signe ! Non, je ne signe pas » Finalement, elle parvient à se convaincre de signer le papier. Il lui est impossible de retourner en arrière. C’est validé. Une fille la voit et cours la rattraper pour lui poser des questions sur le club qu’elle a choisi. Les deux discutent quelques minutes avant de se laisser pour aller en cours.
 
Ce que la jeune fille ignore, elle vient de faire connaissance avec la leader du groupe. Il vaut mieux ne pas s’en attirer les foudres. Cette jeune fille s’appelle Anna. Elle doit avoir, pas loin de dix-huit ans. Assez impressionnant comme premier contact.
 
Le concours doit avoir lieu la seconde semaine de cours. Il faut un peu de temps pour tout mettre en place. Le temps, cet allié précieux. Ça lui donne quelques jours pour choisir quel morceau elle va présenter devant le reste du groupe. Il n’est pas question de se louper. [...]
 
Le jour fatidique arrive. Que va-t-elle chanter ? Un classique pour elle, une chanson de son artiste favorite. Jessa. C’est idéal pour montrer ce dont elle est capable vocalement. Elle s’imagine que la compétition sera dure. Toutes ses pensées sont bloquées là-dessus. C’est comme un disque rayé ou un écran figé. Elle ne peut en sortir. La sonnerie la rappelle à la réalité. Il lui faut maintenant courir pour ne pas être en retard. Dans sa conception de la vie, il est hors de question d’être en retard, ne serait-ce que d’une minute.
 
À son arrivée dans le théâtre, la salle est immense. Elle ne sait pas ou se mettre tellement c’est grand. Elle n’a jamais vu un endroit pareil. Même dans ses rêves les plus fous ça ne se produit pas.
Elle retrouve Anna qui lui fait signe de venir vers elle. En discutant elle se rend compte de la gentillesse de la personne. Il n’y a rien à craindre. Une personne aussi gentille ne peut pas lui faire de mal.
 
Il n’y a pas plus mortel que ce genre de pensée. Il faut se méfier de l’eau qui dort. Sous un joli visage, peuvent se cacher bien des choses. En tout cas, rien ne l’empêche de poursuivre cette discussion pour le moment. Avant que ça commence, Anna lui souhaite bonne chance. La jeune fille part s’asseoir sur une des chaises libres. Il faut observer ce qui se passe avant de pouvoir se faire une idée. Une nouvelle proie peut-être ? C’est bien possible.
 
Anna ne prévient pas, jamais. Et elle attaque tout en douceur jusqu’à réussir son coup. Pour le moment, ce n’est jamais allé très loin, mais qui sait. Tout peut se produire.
 
Un mauvais coup et hop ! Tout part en fumée. Disons qu’il y a peu de nouveaux arrivant dans le club. Il est assez sélectif. Pour son plus grand bonheur Bilie réussi sans problème. Elle se sous-estime beaucoup. Tout le monde la félicite pour sa performance. Le résultat ne se fait pas attendre. En général, il est donné quelques minutes après. Il ne faut jamais longtemps au jury pour faire un choix. C’est assez rare dans des clubs. En général, il faut quelques jours. Cela permet d’éviter des complications. Il est déjà arrivé qu’un élève tape un professeur parce qu’il n’a pas été pris.
 
Une fin assez courante dans les lycées. Et même parfois lors des annonces, ce sont les personnes qui se trouvent dans les parages qui prennent toute la colère.
Enfin bon, dans ce club, ce n’est pas le cas. Tout le monde comprend que ce n’est que par la voie qu’on réussi et si in n'est pas retenu, c’est qu’on à pas de voie. C’est ce qui fait là réputation de ce club. Il est très connu. Sauf pour Bilie. Elle ne savait pas qu’il existait un club dans son école et encore moins qu’il était aussi célèbre.
 
Bref, la n’est pas le propos. Anna retrouve sa nouvelle connaissance pour lui dire bravo pour cette chanson. Le talent est pur selon elle. Un diamant brut qui ne demande qu’à être taillé. C’est ainsi que débute cette expérience.
 
Un duo de filles qui ne va plus se quitter d’une semelle. Il n’est pas question que le plan échoue. La jeune Bilie ne sait rien de ce qui l’attend. Au fil des jours, elle se rapproche de plus en plus de cette fille. Elles commencent à devenir amies, très proches.
 
C’est au bout d’un mois de relation amicale plutôt intense que tout commence réellement. La jeune fille de dix-huit ans fait part à sa nouvelle copine de ses problèmes de poids au détour d’une conversation. Elle lui demande des conseils sans arrière-pensée. La jeune amie ne sait que répondre ce n’est pas son cas.
 
C’est alors qu’elle se met à se poser des questions. Est-elle trop grosse. Anna lui dit :
« Tu n’es pas grosse, tu dois juste perdre un kilo ou deux, comme moi. Écoute ! Si je trouve quelque chose qui marche, je t’en parle.
- d’accord.»
 
Un premier pas est franchi. Il faut maintenant passer à la suite. Il n’est pas envisageable de perdre du temps. Plus c’est long, moins ça marche. La famille ne voit rien de ce qui se passe du tout. Les parents de Bilie rentrent assez tard du travail. Le matin, ils commencent tôt. L’ado se lève donc dans une maison déjà vide. Cela lui laisse le loisir de faire ce qu’elle veut. Absolument tout. Et elle ne se prive pas. Les week-ends sont différents. Ses parents tiennent à se rattraper donc, c’est sortie et temps en famille. Il n’y a pas le choix. C’est la mère qui prévoit tout. Ce que fait Bilie pour y échapper, c’est de noter sur le frigo des devoirs ou des exposé à faire le week-end. C’est plus simple. Surtout à cet âge. On a envie d’être tout seul ou avec des amis. La famille passe un peu au second plan par moment. Mais c’est la période qui le veut. On se détache un peu pour apprendre à vivre sans eux, se construire sa propre vie.
 
C’est ce qui arrive un peu cette année. La jeune fille demande à sa mère de ne rien faire, les samedis au moins. Elle veut pouvoir faire des sorties entre potes. L’accord donné, elle en profite pour passer une journée avec sa nouvelle amie. Anna.
 
Drôle de nom pour une fille, se dit-elle. Elle n’en a jamais vu de sa vie jusqu’à présent. Elle se demande même si c’est réel. C’est bien le cas. Sa nouvelle amie lui propose d’aller manger une glace. Bilie gêné lui dit que ce n’est pas très bon pour la ligne. C’est alors que la jeune femme lui répond que ce n'est pas grave. Elle a peut-être une idée pour résoudre ce souci. Elle propose donc de faire un régime hypocalorique. Ça consiste en quoi ? Manger une quantité de calories inférieure au besoin journalier.
Pourquoi pas, se dit la jeune fille. Elle ne risque pas grand-chose. Si elle mange ce qu’il faut, elle sera en pleine forme.
 
Le début de l’aventure commence donc après ce dernier plaisir. Il va falloir tout compter pour ne pas dépasser. Le seul conseil donné pour y parvenir, commencer par réduire un peu, puis réduire plus la semaine d’après par exemple. Ça permet au corps de s’adapter progressivement sans soucis. Il n’est pas question de le faire trop vide de toute façon. Ce ne serait pas gérable du tout. Et puis ça risquerait de tout compromettre.
 
Les deux amies font donc un pacte de sang pour sceller l’engagement. Anna sait exactement où elle va. Le plan avance comme convenu depuis le départ. Elle ne doute pas un instant de la réussite de son idée. Ce qu’il faut, c’est que sa nouvelle meilleure amie soit docile tout du long. Elle ne doit pas montrer de signe de faiblesse. En gros pas d’opinion divergente ou qui ferait panser qu’elle se doute de la supercherie.
 
Les premières semaines se passent bien. Bilie constate qu’elle perd du poids. Anna lui dit qu’elle ne voit pas trop de changement. Il est minime, fin minimisé par la jeune femme. C’est alors que tout vrille dans la tête de l’ado. Il faut baisser encore le nombre de calories ingéré.
 
Pour tenir le rythme elle se met à ne plus prendre de petit-déjeuner. Plus de question de manger le matin. C’est une perte de temps selon elle. Des astuces pour réduire sa consommation sont trouvées sur Internet. Elle se met donc à en appliquer certaines.
 
Anna reste en retrait par rapport à la situation. Rien n’est dit quant à la façon de manger de son amie. La seule remarque est : « Ce n’est pas visible », « on ne voit presque pas la différence ». En attendant d’avoir une réponse satisfaisante, Bilie continue de moins manger.
 
Trois mois suffisent à réduire aux deux tiers les calories. Personne autour d’elle ne remarque le changement. Elle porte des vêtements amples et épais pour ne pas montrer sa maigreur. Elle ne fait plus que quarante kilos pour un mètre presque soixante-dix.
 
Se regardant dans le miroir, elle trouve que ce n’est pas suffisant. Il n’est même plus question de demander à Anna. La réponse est sous ses yeux. Elle est encore trop grosse. La décision prise est alors complètement folle. Il ne faut manger que des choses seines. Des fruits uniquement. C’est alors qu’un régime à base de pommes, de poires de fruits rouges et de citron commence. Elle ne mange que le midi dans un endroit caché de son lycée pour ne pas se faire voir. Il ne faudrait pas recevoir de critiques sur son régime alimentaire qui ne ressemble à aucun autre. Elle ne peut se résigner à faire autrement pour le moment.
 
Le cinquième mois devient de plus en plus contraignant et difficile. La jeune fille est de plus en plus fatiguée. Le sommeil ne change rien. Les samedis sont passés à dormir jusqu’à plus soif. Pas question de sortir. Elle ne sort que le soir pour demander a ses parents d’aller en sortie avec des amies.
En réalité, elle se cache le temps du dîner pour ne pas avoir à manger. Un stratagème en plus pour perdre du poids. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que ce n’est pas bon pour son corps. Il est en train de la lâcher à petit feu.
Son amie la voit dépérir sans agir. Il n’est pas question d’intervenir. Ce serait, gâcher le plaisir. Elle préfère lui dire que ce n’est pas assez. Encore un kilo à perdre, puis un autre et encore un autre.
Un peu comme décharger un coffre sans fin.
 
Le sixième mois est le plus destructeur. La première semaine, Anna ne voit pas Bilie arriver au club de chant à l’heure. Le réveil ne sonne pas. Il aurait un souci de son.
La semaine suivante, elle ne se réveille pas de la matinée. Ses parents ne sont pas la pendant la journée et doivent partir tous les week-ends pour le travail. C’est, un mois assez chargé pour eux.
 
Bilie en arrive au stade ou le moindre mouvement lui est presque inaccessible. Lorsqu’elle monte sur la balance, trente-deux kilos à peine. « C’est trop ! Je dois perdre encore.»
 
Enfermée dans son carcan, elle ne voit pas que la fin est proche. Une fin pas désirée dont elle ne perçoit rien. Dans sa tête, plus rien ne fonctionne correctement. La droite, la gauche sont inversées. La vision est trouble. Chaque pas est un supplice. La jeune fille parvient quand même à s’habiller pour aller en cours.
 
Sur sa route, elle croise pleine de personne qu’elle ne connaît pas. Où se trouve-t-elle ? Pas de réponse. Le sait-elle, elle-même ? Non.
Sans crier Gard, son corps la lâche subitement. Une femme qui passe par là entend le choc et se met à courir. Elle est médecin urgentiste à l’hôpital de la ville. Au moment où elle arrive, le choc ! Elle trouve une jeune fille inconsciente et tellement maigre qu’il n’est pas sûr qu’on puisse la sauver.
 
Elle tente quand même de lui faire un massage cardiaque. Le cœur s'est arrêté lors de la chute. Il peine à repartir, mais arrive à puiser un soupçon d’énergie quelque part.
 
Une ambulance arrive et la prend en charge suivie du médecin urgentiste. Ils trouvent sa carte d’identité dans son sac et appellent ses parents dans la foulée.
Ils ne parviennent malheureusement pas à la sauver.
Bilie refait un second arrêt cardiaque arrivé à l’hôpital. On ne peut rien faire. Son corps est trop faible pour continuer. Le seul moyen de la faire vivre est de la brancher à une pompe pour la faire respirer et faire battre son cœur le temps de lui donner de quoi faire renaître son corps. Ce n’est pas possible avec la technologie actuelle.
Ses parents arrivent trop tard. On leur annonce la terrible nouvelle, les regardant fondre en larmes, impuissant.
Qu’est-ce qui est arrivé ? Anna l’a emporté dans une expérience mortelle.