Prologue :
       J’ai fait un rêve, vous savez de ceux qu’on n’a pas envie qu’ils se finissent, ceux qu’on a cette impression de les vivres vraiment. Les rêves qui nous laissent une drôle de sensation au réveil. Ceux qu’on voudrait faire encore et encore, tellement qu’ils nous ont pris intérieurement … prit aux tripes.
Mon rêve est, vous me direz, peut-être banale, peut-être totalement déjanter, mais c’est de loin un des meilleur.
J’aime rêver, j’aime imaginer un monde différent, pas de ceux où tout le monde serait bon, pas un monde sans violence, non, un monde fantastique, empli d’être incroyable et ce monde je l’ai rêvé.
Chapitre 1 :
Il se promène dans son parc préféré, Arthur se fait aborder par un homme à l'allure étrange. Il a des cheveux longs, des yeux très foncés, un teint grisâtre. Il porte, en guise de manteau, une cape, une chose qu'on ne porte plus depuis plusieurs décennies. L’homme lui attrape les poignets et lui dit d'une voix très basse et un peu sifflante, comme un râle :
— Tu vas bientôt faire la découverte d'un nouveau monde. Toi, qui est toujours occupé à chercher de nouveaux endroits à découvrir. Ta curiosité sera satisfaite.
— Je ne vous comprends pas, de quoi parlez-vous ? Et puis comment, vous me connaissez ? Je suis sûr de ne jamais vous avoir vu.
L'homme ne lui répond pas, lui lâche les poignets et part sans se retourner.
Arthur qui ne comprend pas ce qu'il a voulu lui dire, est resté planter au beau milieu du sentier, en se demandant comment l'homme savait tout ça à son propos, car il est persuadé de ne l'avoir jamais rencontré auparavant. Il reprend le chemin de chez lui plus rapidement que prévu, perdu dans ses pensées.
Le lendemain et les jours suivants, il passe ses journées au parc dans l'espoir de rencontrer à nouveau cet homme mystérieux, plus les jours passent et plus Arthur désespère.
Au bout d'une semaine, alors qu'il rentre du parc, la mine déconfite, l'homme le bouscule, tellement fort, qu'Arthur tombe. Il tient une pile de livres dans les bras qui, se fracasse dans un bruit sourd. Tout en se relevant, Arthur l'aide à les ramasser. Il n'avait pas encore prêté attention à l'homme et, ne remarque qu’une fois debout, en lui tendant ses livres qu'il n'a plus ses longs cheveux, ni sa cape. Il paraissait beaucoup plus vieux que lors de leur première rencontre. L'homme partit sans un mot, sans avoir pris la peine de récupérer tous ses livres. Son regard est attiré par un tout petit, Arthur dont la curiosité était débordante, le ramasse et le met dans sa poche. Sa couverture toute douce, presque comme un duvet, chatouille sa main.
Comme l'homme est reparti Arthur décide de garder le livre, il continue son chemin vers chez lui et le dépose sur la table sans prendre la peine de l'ouvrir.
Pendant la nuit, le livre se met à briller, d'abord d'une lumière faible puis s'intensifie. Une lumière si brillante et si forte qu'elle finit par réveiller le jeune homme qui pense dans un premier temps avoir oublié d'éteindre sa lampe de chevet, avant de se rendre compte que la lumière provient du bouquin. Il l'observe un moment se demandant comment un livre peut-il faire pour s'illuminer de cette manière ?
Arthur se redresse et s'assied sur le bord de son lit et se saisit du livre, il tente de l'ouvrir, sans succès. La lumière diminue légèrement et une déchirure se fait dans la couverture. Arthur le lâche et il tombe par terre, le livre émet un cri horrible et s’écrie :
 — Aïe ! Tu pourrais faire plus attention.
 Le premier réflexe d'Arthur fut de crier et puis, intrigué, il le ramasse.
— Tu parles ?
— Ben oui, je parle sinon comment veux tu que mon histoire soit racontée.
 — C'est bien étrange, un livre qui parle !
— Mais non, gros bêta, dans mon monde tous les livres parlent.
— Comment ça dans ton monde ? Il n'y a qu'un seul monde et c'est celui-ci, où je vis.
— Non, gros bêta. Il y a plusieurs mondes, mais seuls ceux qui ont un peu d'imagination et l'esprit ouvert peuvent y pénétrer.
— Mais …
— Oui, si tu veux, je peux te montrer, mais avant, tu dois me jurer que tu n'en parleras à personne sauf en cas de décès imminent.
— Ooooh ! Cela veut dire que …
 — Oui, tu as compris. Il savait qu'il ne lui restait plus qu'une semaine à vivre et c'est pour ça qu'il t'a choisi.
— Je ne comprends pas, comment pouvait-il savoir tout ça sur moi ? Je ne le connaissais même pas.
— Dans mon monde, tu le connaissais, il a seulement fallu qu'il te retrouve dans le tien. Alors, es-tu prêt à jurer ?
— Oui, je le jure solennellement …
— Et ! Ce n'est pas comme ça qu'on jure.
— Ah bon ! Comment veux-tu que je fasse ?
— Tu dois me prendre dans ta main droite, me lever au-dessus de ta tête, cracher dans ta main gauche et dire : << je jure de ne jamais dévoiler l'existence de quoi que ce soit lors de mes voyages vers Amorche >>. Et puis, tu joins tes mains ensemble et tu les portes à ton cœur.
Arthur regarde d'air incrédule le livre et jure comme il le lui a demandé.
           [size=37]Chapitre 2 :[/size]
Aussitôt jurer, le livre s'ouvre au milieu des pages et une ouverture apparaît en plein milieu des pages.
— Vas-y quand je te le dis.
— Attends, je dois faire quoi ?
— Tu plonges la tête la première, pardi. Je me demande s’il a fait le bon choix.
— OK, ça va aller.
Arthur est aspiré dans le livre, il a l'impression de tomber dans le néant pendant des heures entières avant de plonger la tête la première dans une eau si claire qu'on pourrait se demander si c'est bien de l'eau de mer, telle qu'il la connaît. Arthur est rejeté sur une sorte de plage au sable, non pas jaune comme dans son monde, mais d'un gris très clair.
Il entend des murmures autour de lui et pourtant il ne voit personne, il est seul au milieu de cet endroit mystérieux. Il se lève et regarde autour de lui, d'un côté l'étendue d'eau, à perte de vue, et de l'autre une forêt, un bois, il n'est pas sûr. Les voix semblent venir de ce côté et il se sent attiré par ces arbres.
Il trouve un chemin et s'y engage. À peine a-t-il fait quelques pas dans le bois que des "bras" l'attrapent et l'immobilisent. Il essaye de se dégager sans succès. Ces "bras" de lianes lui passe un collier de feuille autour du cou, puis les murmures se stoppent et une voix plus impressionnante et plus grave que les autres dit :
— Bienvenue Arthur. Nous t'attendions.
— Bon, bonjour. Comment connaissez-vous mon prénom ?
— Tout se sait ici et ton prédécesseur nous a prévenu de ta venue et de quelques détails sur toi.
— Oh.
— Es-tu prêt pour la cérémonie ?
— Attendez, quelle cérémonie ?
 — Nous devons vérifier que nous pouvons te faire confiance.
   
— Allons, allons ça ne fait pas mal. Avance-toi au centre des arbres et laisse-nous faire.
Arthur s'avance d'un pas, pas très rassuré. Des lianes et des racines apparaissent et viennent s'accrocher aux chevilles et aux poignets d'Arthur, deux autres lianes ressemblant à un casque vient se poser sur sa tête, une sensation de chaleur le parcours, puis un froid immense le transperce de la tête aux pieds et une voix intérieure lui dit qu'il ne doit absolument pas bouger. Après quelques minutes, une chaleur réapparaît et avec une sensation d'étreinte, comme si on l'étreignait. Au bout de quelques minutes supplémentaires, tout se desserre et rend la liberté à Arthur. Un léger vent souffle et ébouriffe ses cheveux, la grosse voix se fait entendre.
— Tu as réussi, aucune noirceur, ni mauvaise intention de ta part. Tu es désormais un des nôtres, nous t'ouvrons notre porte. Les arbres se séparent en deux et un chemin émerge comme par magie vers un nouveau monde.
[size=37]     Chapitre 3 :[/size]
Arthur apprend vite qu'à Amorche, tous les objets parlent. Au début, dès qu’un cri se faisait entendre, il paniquait, mais maintenant il est habitué.
Cela fait une semaine qu'il vit ici, avec ses nouveaux amis. Il a appris à jouer avec les serviettes, à tenir ses couverts différemment. Ici, il n'y a pas de fatigue, car les lits ne supportent pas le poids d'un adulte.
Il y a tant à découvrir que le temps ne lui semble pas long. Les hommes et les femmes qui vivent ici, sont toutes des personnes de l'ancien monde, qui, comme lui ont été choisis. Ils font des voyages entre l'ancien et le nouveau monde, enfin pour la plupart.
Il n’a aucune idée du temps passer ici et il s'en fout tant il s'amuse, même si sa vie ici est plutôt simple. Il aide les fermiers dans leur champ, il se promène pour découvrir tous les recoins possibles du château. Son activité préférée est la lecture, car ici le petit plus, c'est qu'il n'y a pas besoin de lire, c'est le livre qui raconte lui-même son histoire. Arthur aime passer les heures de la nuit dans la grande bibliothèque du château.
Au bout d'une quinzaine de jours lui semble-t-il, la grosse voix l’appelle pour son premier voyage de. Il appréhende un peu son retour dans son monde, mais il sait que régulièrement il pourra revenir à Amorche.