Les yeux rivés vers le petit  jardin sur lequel donne ma fenêtre, j’ai ce soir une profonde nostalgie de notre enfance. Alors je pense à cette vie antérieure où le bonheur qu’aujourd’hui, nous cherchons tant ,était une chose des plus naturelle ces années-là. 


Te souviens-tu ? Te souviens-tu de nos belles années ? Te rappelles-tu de notre plus douce enfance, où toucher les nuages était notre quotidien ? Et de nos vacances, t’en souviens-tu ?  Me manque tant cette époque où nous étions si jeunes et si faibles. Si naïf, si libre, si vulnérable. Cette période où, lors de nos vacances, cette vieille forêt familiale devenait, avec une saine facilité, un champ de bataille, un grand château imaginaire ou un bateau semblable à ceux auxquels Jules Vernes donnait vie dans ces romans.Je partais alors au combat, mais voilà que ces fichus ennemis m’avaient eût, tu venais alors me soigner, toi l'infirmière courageuse prête à tout pour me sauver, avant de devenir tous deux, un duo d’agents fuyant l’ennemi, ayant pour base secrète ce vieux pont qui nous était naturellement défendu, pour finir sur la fondation d’un foyer duquel tu étais la maman douce et aimante et moi le père de famille autoritaire et travailleur ! Ce dernier jeu finissait rapidement en “ truc de fille” et les trucs de filles, je n’aimais pas ça, mais je ne voulais pas te contrarier, alors, avec passion, nous partions dans notre monde, chacun dans notre rôle respectif, quittant tracas et rancœurs  !  Nous allions jouer, vivre toutes ces formidables aventures avant de rentrer bien sales et bien fatigués, nos visages tout roses et nos nez coulant, à la maison où un goûter bien chaud nous attendait. Le moment était donc venu de nous lancer dans les récits de nos prodigieuses aventures que la nature avait su nous offrir durant cette belle journée, et de nos quelques exploits lorsque ceux-ci se présentait ! 
Puis arrivait l’heure du film ! Nous le connaissions par coeur, mais le plaisir de le revoir ensemble était bien plus important à nos yeux que de de ce hasarder dans ces cassette poussiéreuse, au fond du placard d’un vieux buffet  dequels nous ne connaissions pas les répliques par coeur, et etions donc bien incapable de les repeter en boucle devant nos parents alors désespérés…Aucun intérêt ! Les vieux épisodes de Poly, les belles aventures de Sébastien, et tous ces bons vieux dessins animés valait tellement plus à nos yeux ! Nos heures passées devant Robinson Crusoe et deux ans de vacances nous inspiraient pour la suite de nos péripéties que nous promettait la suite de ces vacances passées ensemble !


Le soleil se couche, il pleut dehors et une vieille chambre à l'étage, celle qui nous procure tant de souvenirs, et qui espérait nous retrouver pour de nouvelles bêtises, se faisait attendre ! Nous devions traverser la terrible étape des douches souvent simulées pour reprendre nos jeux plus rapidement, mais cela ne passait jamais inaperçu auprès de nos mères et tantes qui, à force de menace, remportaient la partie, nous obligaient à rendre les armes et à devoir passer dans cette maudite baignoire  ! Alors arrivait le temps de la lecture que maman nous faisait, dans un livre à l'odeur éternelle,  permettant à nos bouilles d’enfants épuisés mais heureux, de rêver d’aventure, et d’envisager tant de projets pour la journée du lendemain avant que chacun prenne le relai dans son coin après la prière du soir. Et puis, après que nos lit furent bordés, et le baiser du soir, essentiel pour nous, fait, il fallait se coucher. “Tout de suite” répondions-nous aux adultes qui souhaitaient vite nous mettre au lit afin de pouvoir entamer leur soirée “entre grands” ! Mais, en réalité, cette affaire ne nous plaisait guère ! C'était donc le début d’une secrète révolte, de jeu clandestin dans l’obscurité, de longues histoires ou peluches et doudous prenaient véritablement vie,  et concours de blagues à n’en finir qui aboutissait souvent sur une bonne paire de claques, conséquences de nos bruyant déplacement dans cette chambre ou le vieux et grincheux parquet nous trahissait. Et si vite, nos petits yeux se fermaient, partant chacun dans nos rêves respectifs dans la hâte d'être réveillé par nos ventres vides, afin de repartir pour une belle journée ! 


2 jours par semaine, malicieux, nous partions faire des courses avec grand-mère, ne perdant pas de vue que le lancement de l'opération bonbons avait commencé. Nos petits yeux doux à eux seuls étaient capables de mettre a terme le plan qui nous permettait de détenir entre nos mains ce précieux trésor que nous préservions comme la prunelle de nos yeux, fruit de notre espièglerie ! Cette richesse devenait tant le sujet d’un encas qu’une monnaie d'échange pour mener à bien des négociations parfois nécessaires ! Après quoi, nous retournions vivre nos aventures dans la nature, enjoué. Lorsque nous en avions marre, nous nous mettions assis dans l’herbe, dans l’un de ces coins que l'on croyait secrets, et nous rêvions,pleurions, et rions ensemble. Ces moments étaient mes préférés.


Elles étaient si douces, ces vacances où nous n'étions qu'à l'aube de nos vies, avant de devenir de tristes adultes sans gloire ni bonheur. Elles étaient douces et il me faudrait des pages entières pour raconter tous ces moments de joie, de bonheur, de rire, de pleurs, de sourire et parfois de malheur.


Mais, si un jour tu as un coup de mou. Si un jour tu es fatigué d'être adulte. Si un jour, la vie a raison de ton bonheur, alors fais cette expérience. Ferme les yeux et remémore toi tous ces beaux moments. Rememore toi ces vieux livres rangés dans cette bibliotheque dans cette vielle piece de l’arriere cours, ces descentes en matelas dans les escaliers a l’insu de nos parents, ces premieres nuit sans veilleuses, ces innombrables paires de claques qui mutait en fous rire, Ces volent dans le frigidaire, ces courses sous la pluie, ces vielles mais bien fideles bicyclettes qui nous menait à l’autre bout du monde, ces bandes-dessinés dechiré,ces cousinades inoubliables, cette odeur de vieux papier peint qui reignait, ces escursions chez notre grande tante adoré, ayant toujours en tete l’idée qu’elle nous offrirait sans doute un aperetif ave des glacons et des Bretzels que nous dévorions sans pitié ! Souviens-toi de nos braquages d’allumettes dans l’intention de partir fumer de la liane et autre bout de bois pour, ainsi, faire “ comme les grands”. Cette

pluie que nous adorions, ces chasses aux escargots qui avaient pour ambition de devenir un élevage dans une boîte en carton, souvent mis en échec par les grands nous les écrasait sans pitié. Souviens-toi de ces nombreuses fuites lorsque rendre service nous paraissait bien trop pesant. Ces arrivés sous la neige. Ces départs sous la pluie.Ces nombreuses courses toujours dans le même supermarché, cette vieille Renault bleu toute cabossée, ces discussions passionnées et ces larmes que nous estimions largement justifiées, car, même sans grand malheur, elle nous tombait pour le plaisir de nos plus beaux sentiments ! Ces jeux dans la piscine ! Ces sapins de Noël et ces guirlandes ! Et ces promenades au soleil ! 



Pourquoi avons-nous grandi ? Pourquoi avons-nous abandonné notre bonheur pour cette vie morose ? 

Encore aujourd’hui, je pense à ces beaux après-midi d’hiver, ou, ensemble, nous posions nos front contre la fenêtre, regardant la neige tomber, et en priant le seigneur pour que, jamais, rien ne change !

Les larmes coulaient sur nos petites joues lorsque le moment du départ s’imposait, la fin des vacances se faisait sentir. On refusait d’y croire. On refusait de l’accepter. On avait peur de se retrouver différents, de se quitter pour jamais. Notre complicité était si belle, notre fidélité envers l’autre si intense.   Mais je crois que c’est là où les vrais sentiments et sensations les plus sincères régnaient ! Pas de superficiel, que de la sincérité, de la simplicité, du réel, du bonheur ! J’ai envie de pleurer quand je pense à tout ça. Il fait nuit et je me remémore tous ces doux souvenirs. Mon esprit quitte alors ce monde de fous pour retourner dans celui qui est uniquement nôtre, notre monde d’enfant, que jamais, je n'oublierai.


Ne voudrais-tu pas qu’on y retourne ? Que dis-tu de retrouver nos joies, nos histoires, nos aventures, nos bêtises et nos paires de claques ! Allons-y, partons dans le froid, après avoir pris de vieilles affaires dans ce lugubre grenier qui nous terrorisait tant; avant de partir vivre des aventures semblables à celles de nos héros fétiches.  Partons, jouons, sautons dans les flaques, courons sous la neige, rêvons de nos mers étendues, nos montagnes enneigées et rentrons à nouveau dans ce monde imaginaire, si libre et si beau ! Refusons de grandir ! Gardons notre naïveté ! S’il te plait, redevenons heureux !